Le Mexique mystifie autant qu’il attire. Pour passer au-delà des clichés, il faut prendre le temps de le connaître, de creuser un peu sous la surface, de chercher les racines profondes sur lesquelles il repose. Et si tout commençait sur une plage de l’île d’Holbox. Vous n’y entendrez pas de mariachis , n’y verrez pas de tequila couler à flot ni de sombreros ni de cactus,seulement des étendues de sable blanc à perte de vue et le silence, interrompu à de rares occasions par le son des voiturettes de golf, seuls véhicules autorisés à circuler sur l’île. Pourtant le Mexique est là, dans les assiettes, sur les visages souriants et dans les fresques murales qui colorent les murs du village : une représente Frida Kahlo, une autre le Dieu Serpent.
Crédit Photo : Isla de Holbox @Elise Ducamp
C’est que les dieux sont partout au Mexique. Alors que Hunab Ku, Yum Kaax, Huitzilopochtli, et le célèbre Kukulcán surveillent encore les majestueux temples mayas et aztèques qui se perdent dans les forêts vierges du Quintana Roo, Jésus et la Vierge de la Guadalupe prennent le relais dans les églises à l’architecture extravagante du flamboyant style churriguesco .
Crédit Photo : Templo Santo Domingo de Guzman @Elise Ducamp
Après avoir contemplé le Templo Santo Domingo de Guzman, on s’arrête pour déguster deux ou trois tacos al pastor puis on se perd dans les rues de Oaxaca. Vous êtes ici dans le ventre du Mexique, le temple de la gastronomie mexicaine et chaque coin de rue déborde de victuailles : elotes , gorditas , tlayudas, pan con chocolate ou encore la spécialité régionale, les chapulines , petites sauterelles au piment. Parmi toutes ces spécialités, il y en a une qui, selon la légende, aurait été offerte aux Totonaques, dans la ville de Papantla, par les dieux : on l’appelle l’or noir, ou plus simplement, la vanille, cette orchidée sauvage qui sera ramenée en Europe par les conquistadors espagnols. Les dieux mayas, eux, se nourrissaient de cacao ou ka’kaw . Ils offrirent le cacaoyer aux humains pour que ceux-ci puissent les vénérer. Les célébrations religieuses et fêtes funéraires se faisaient donc au chocolat chaud car le cacao avait le pouvoir, dit-on, de nourrir les morts. Pour nous autres, hommes de maïs comme le raconte le mythe fondateur du Popol Vuh , le Mexique a prévu des centaines d’autres spécialités.
Crédit Photo : Ville de Oaxaca @Elise Ducamp
Retour sur la Place de la Constitution, le Zócalo, à Mexico City, lieu chargé d’histoire, construit sur les ruines de Tenochtitlán , la capitale aztèque, et symbole des luttes d’un peuple mexicain en quête de lui-même. Au bout de cette place, se dresse, immense et fière, la Cathédrale Métropolitaine de Mexico, devant laquelle s’agite un homme habillé de plumes dont le visage est maquillé en crâne et surmonté d’une tête de jaguar. Même au coeur de la capitale la plus densément peuplée de la planète, les dieux olmèques tiennent compagnie à la vierge Marie.
Crédit Photo : Sur le Zócalo @ Morgane Desbrosses
A découvrir :
Quelque chose du Mexique, par Morgane Desbrosses
Parution : 13 septembre 2018
ISBN : 978-2-9562476-2-3
Pagination : 192 pages
Format : 130 x 190 mm
Prix : 15,50 €
http://editions-nanika.fr/project/mexique/
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